La réflexion de départ
Contexte commun à encore beaucoup de foyers en France, nous avons acheté une nouvelle maison dans le Grand Est il y a un peu plus de 2 ans. Une maison d’un peu moins de 20 ans, une époque où en zone rurale, le fioul était monnaie courante. Autre particularité propre au Grand Est, la cuve de fioul de 2000 litres se trouvait à l’intérieur de la maison, dans la buanderie. La raison la plus évidente à cela est la météo. Le fioul domestique a tendance à geler assez rapidement dès que les températures passent bien au dessous de 0. Le Grand Est étant une zone avec un climat plus continentale avec de fortes chaleurs l’été, mais aussi de fortes vagues de froid l’hiver. Même si ce n’est plus aussi vrai à notre époque, c’est sans doute la raison qui explique ce stockage en intérieur, que je n’avais encore jamais vu ailleurs.
Quoi qu’il en soit, une cuve de 2000 litres dans la maison, représente à la fois une perte d’espace et un coté esthétique qui n’y est pas du tout… Et que dire des odeurs de fioul en période de fortes chaleurs. Nous avions donc en projet de migrer vers un autre système de chauffage centrale pour notre maison. La question était lequel ?
Quelle solution en remplacement ?
La réflexion pour ce projet à nécessité de respecter plusieurs critères mais aussi de se plier aux différentes contraintes.
- Gain d’espace pour un projet d’aménagement annexe
- Pas de dépendance à un approvisionnement en matière
- Argument de poids pour la revente du bien
- Système capable d’exploiter le circuit de chauffage déjà en place dans la maison
- Respect de l’écologie
- ROI rapide
La chaudière à Gaz
En effet, par exemple, nous ne sommes pas desservis en gaz de ville dans le lotissement. La chaudière gaz à condensation était une des premières réflexions, moins coûteuse à l’achat mais pas possible. Toutefois le gaz est une énergie qui ne cesse de voir son tarif augmenter, donc ce n’est pas plus mal.
La chaudière à gaz avec cuve enterrée
Attrayant sur le papier, cela peut constituer une bonne solution de substitution au fioul. Au niveau du tarif, c’est même très intéressant. J’avais fait venir une commerciale Antargaz pour évaluer mon besoin. Ceci dit, si le coût est attrayant, il faut imaginer qu’une cuve de 2000 litres de gaz sera enterrée dans le terrain… Pas forcément fan de cet aspect, et peut vite faire peur à la revente. Enfin, cela n’exclut toujours pas le fait de refaire le niveau de gaz régulièrement, même si le fournisseur propose un appoint régulier permettant d’avoir toujours une cuve pleine et vous ne payez que ce que vous consommez. Bon la commerciale de la région n’était vraiment pas au niveau, ne savait pas répondre à mes questions techniques, bref, nous avons vite abandonné cette solution. Et avec un peu de recul, ce n’est pas plus mal.
La chaudière à Granule de bois
Autre mode de chauffage qui est intéressant mais nécessite un espace important pour le stockage et un appoint régulier en granulé, donc rédhibitoire pour nous. Nous ne souhaitons plus être dépendants d’un approvisionnement annuel comme c’était le cas avec le fioul.
La Pompe à Chaleur
Dernière possibilité qui colle en tout point avec nos besoins, mais pour laquelle j’avais quelques a priori. J’étais effectivement resté sur la notion de PAC basse et haute températures. Une PAC haute température étant plus chère, mais pouvant délivrer une température de départ compatible avec mes radiateurs existants qui avaient été dimensionnés pour une chaudière fioul. J’étais également assez septique sur le confort et enfin le bruit généré par l’unité extérieure. Je vois déjà le bruit généré par la PAC de la piscine qui fait pas mal de bruit quand elle chauffe l’eau de la piscine l’été.
Toutefois, nous avons tout de même fait l’étude de cette option. Convaincu après un échange avec l’installateur qui savait répondre à mes questions techniques… Et a su me rassurer vis-à-vis de mes inquiétudes. Enfin, outre le fait que ce soit une énergie verte ne nécessitant pas d’appoint annuel. La PAC permet une économie d’énergie pouvant aller jusqu’à 50% par rapport à une vielle chaudière fioul. Nous avons alors fait ce choix.
L’enlevement de la cuve
C’était également un de mes critères majeurs. Le chauffagiste qui allait me faire l’installation de la PAC devait pouvoir prendre en charge cet enlèvement pour ne pas avoir à gérer moi-même les différents intervenants et que cela soit fait correctement. Cela ne se fait pas comme ça, il est nécessaire de faire appel à une société agréée pour respecter les différentes règles de dépollution… Mon chauffagiste ne proposant pas cette prestation, il a fait appel à un prestataire afin de tout prendre en charge. Neutralisation de la chaudière fioul, neutralisation de la cuve, traitement du fioul restant dans la cuve, enlèvement et dépollution… Je n’ai eu à me soucier de rien. Si vous êtes dans la même situation, pensez bien à faire intégrer cela dans la prestation. Il vous en coûtera un surplus (le prix de la neutralisation de la cuve), mais que vous devrez payer tout de même si vous devez le faire faire à côté.
Quelle PAC pour conserver le réseau de radiateur existant?
Finalement, ma pompe à chaleur est un PAC basse température. Nul besoin d’un PAC haute température comme je le pensais. Il s’agit d’une Viessman à double unité extérieure. Capable de restituer une température de départ à 60 degrés donc équivalente ou légèrement en deçà de celle d’une chaudière fioul. C’est pourquoi uniquement 2 radiateurs des pièces les plus éloignées de la maison ont été replacés par des un peu plus gros. Pour le reste du réseau tout est resté comme avant. J’ai également profité de mon projet annexe de faire une pièce dans un grenier de 30m2 non exploité jusque là pour l’équiper en radiateur.
Le déroulement des travaux
De l’enlèvement de la chaudière fioul à la mise en service de la PAC, il faut compter 2 semaines environ. Plusieurs intervenant se succèdent en fonction des différentes étapes du projet. Mon chauffagiste étant très précautionneux, il fait appel à des professionnels pour chaque étape qui sort de son coeur de métier. C’est très bien ainsi! Dans les grandes lignes les différentes étapes/intervenants sont :
- Neutralisation de l’ancienne chaudière fioul par le chauffagiste
- Neutralisation et enlèvement de la cuve fioul par un prestataire agréée
- Installation/remplacement des radiateurs
- Installation de l’unité extérieure
- Installation de l’unité intérieure
- Raccordement
- Installation d’un tableau divisionnaire dédié à l’alimentation des unités intérieure et extérieure par un électricien
- Mise en service par un technicien de la marque de la PAC
Quelles aides, crédit d’impôts et coup de pouce ?
Le crédit d’impôt de 30% comme nous l’avons connu n’existe plus depuis 2 ans. Ce dernier est maintenant remplacé par le CITE, Crédit d’Impôts Transition Énergétique, bien moins intéressant, même pour migrer vers une énergie verte. Ce qui est assez regrettable au passage. Ne pas encourager les gens qui font la démarche de switcher vers une énergie verte est assez incompréhensible selon moi.
Sur ce point, c’est assez frustrant de faire la démarche pour migrer d’une énergie fossile polluante vers une énergie verte, au moment même où l’état commence à vouloir interdire le chauffage fioul et ne voir que très peu voir pas d’aide pour allez en ce sens. Une véritable hérésie de voir l’état incitant en ce sens, mais ne proposant aucun avantage ou coup de pouce pour l’encourager!
Enfin, ce CITE peut être cumulé avec une prime coup de pouce. Plusieurs organismes proposent cette prime coup de pouce, à vous de faire vos calculs et choisir la plus rentable.
Donc pour faire simple sur un projet comme le mien qui avoisine les 20K€, crédit d’impôt et coup de pouce cumulés ne me donnent droit qu’à 4000€ de prime… Peu intéressant versus l’ancien crédit d’impôt, mais c’est ainsi. Il faut alors voir tous les bons côtés et espérer un ROI rapide, ce qui devrait être le cas assez rapidement.
Quel ROI avec une PAC ?
Tout dépend de la génération de la chaudière fioul à remplacer, de l’isolation de la maison et de la PAC choisie. Toutefois, il faut noter qu’une pompe à chaleur représente un gain d’environ 50% par an par rapport à une ancienne chaudière fioul. Etant donné la consommation et le tarif du fioul qui augmente chaque année, on peut alors espérer un ROI assez rapide sur un tel investissement. Je verrai ça dans un an.
Avis après plusieurs mois
Après bientôt trois mois d’utilisation, la PAC installée chez moi est une air/eau Viessmann Vitocal 200S, quand on voit l’imposante unité extérieure, on a tendance à penser que cette dernière va faire un bruit d’enfer… Pour autant, pas du tout. C’est même assez bluffant. C’est extrêmement silencieux en fait. Il faut vraiment se positionner devant pour entendre le souffle des 2 grosses hélices. Mais à 2 mètres de distance on n’entend plus rien.
Pour ce qui est du confort, cette dernière dispose d’une technologie embarquée très pointue basée sur un algorithme de type opentherm qui ajuste constamment la température de l’eau du circuit par anticipation, basée sur les données recueillies par ses différentes sondes, intérieure-extérieure ainsi que les prévisions météo. Enfin, une courbe de chauffe interne peut être ajustée sur ses coefficients pour optimiser au maximum le rendement de la PAC. Concrètement, cela se traduit par une température toujours agréable dans la maison. Les radiateurs sont parfois légèrement chauds, d’autres fois un peu plus, mais plus d’effet coup de chaud et un confort supérieur.
Enfin ce mode de fonctionnement revient à mettre le régulateur auto adaptatif sur la voiture, et par conséquent, une bien meilleure gestion aussi bien sur le confort que sur l’énergie. Pour finir, mon chauffagiste m’a proposé une option qui n’est pas obligatoire, mais conseillée pour optimiser la durée de vie de la PAC. Il s’agit d’un ballon tampon de 100 litres.
Ce dernier permet de stocker de l’eau qui aura été chauffée par un cycle de la PAC pour la réutiliser par la suite quand il y aura une demande de chauffe, sans pour autant démarrer l’unité extérieure. Autrement dit, il s’agit d’un élément supplémentaire qui contribue à consommer moins mais aussi et surtout à allonger considérablement la durée de vide de la PAC. En effet, avec ce ballon, la PAC ne démarre vraiment que quand c’est nécessaire et fait un cycle complet pour ne pas se voir redémarrer pour seulement quelques minutes. Le fameux start and stop qui use prématurément les moteurs.
Enfin, c’est un gain de place considérable dans la buanderie. L’espace gagné sert à présent à desservir une pièce de 25m2 au dessus que nous avons pu faire suite à ce changement. Enfin, l’unité intérieure, à peine plus grosse qu’une chaudière gaz passe totalement inaperçue dans son petit local chaufferie.
Une PAC dans la maison connectée, possible ou pas ?
La connectivité n’est pas non plus en reste. Mon chauffagiste m’a également offert le thermostat connecté de la même marque qui permet de contrôler aussi finement les différents modes de chauffe. L’avantage versus les thermostats grand public, celui-ci est étudié pour piloter les PAC de ce constructeur. Il travaille donc en parfaite synergie avec le système.
On y retrouve une interface intuitive, aussi propre et fonctionnelle que chez Netatmo ou Tado. La possibilité de piloter son chauffage en quelques clics depuis l’application mobile, depuis le canapé ou loin de la maison. Basculer selon les différents modes, éditer simplement ses programmations de chauffe.
Les options et paramètres sont également nombreux. Il est possible d’agir sur différents paramètres de la PAC comme la courbe de chauffe, mais aussi de consulter différentes statistiques.
En bref, si vous choisissez de migrer vers une PAC et que la marque propose ce genre d’application très complète, je vous conseille vivement de faire ce choix. La gestion n’en sera que plus complète, et la maintenance aussi. Mon installateur reçoit par exemple les codes erreurs et peut alors rapidement intervenir.
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